Qu'est-ce qui fait qu'une photographie comme celle-ci retient le regard, qu'on s'y arrête immédiatement ? Il y a les points d'ancrage évidents, comme le poteau de signalisation et son ombre, ou les graffiti qui (comme la dialectique…) cassent l'ordre des briques. Il y a la ligne de fuite, dégradant ses gris de la gauche vers la droite et pointant au loin sur un bout de nature qui se glisse dans l'image comme un peu d'herbe entre les pavés. Il y aussi (surtout ?) les échappées possibles offertes par l'esquisse du toit et ce petit bout de carré blanc un peu énervant qu'on aurait envie de prime abord de couper, et puis finalement non ! Plus on regarde l'image et, comme un mot que l'on répète en boucle qui peu à peu se vide de son sens, plus on se dissout dans autre chose qu'une simple représentation. Remettant la main sur les "Espèces d'espaces" de Perec, on y lit : "Continuer. Jusqu'à ce que le lieu devienne improbable, jusqu'à ressentir, pendant un très bref instant, l'impression d'être dans une ville étrangère, ou, mieux encore, jusqu'à ne plus comprendre ce qui se passe ou ce qui ne se passe pas, que le lieu tout entier devienne étranger, que l'on ne sache même plus que ça s'appelle une ville, une rue, des immeubles, des trottoirs.." On y est.
Qu'est-ce qui fait qu'une photographie comme celle-ci retient le regard, qu'on s'y arrête immédiatement ? Il y a les points d'ancrage évidents, comme le poteau de signalisation et son ombre, ou les graffiti qui (comme la dialectique…) cassent l'ordre des briques. Il y a la ligne de fuite, dégradant ses gris de la gauche vers la droite et pointant au loin sur un bout de nature qui se glisse dans l'image comme un peu d'herbe entre les pavés. Il y aussi (surtout ?) les échappées possibles offertes par l'esquisse du toit et ce petit bout de carré blanc un peu énervant qu'on aurait envie de prime abord de couper, et puis finalement non ! Plus on regarde l'image et, comme un mot que l'on répète en boucle qui peu à peu se vide de son sens, plus on se dissout dans autre chose qu'une simple représentation. Remettant la main sur les "Espèces d'espaces" de Perec, on y lit : "Continuer. Jusqu'à ce que le lieu devienne improbable, jusqu'à ressentir, pendant un très bref instant, l'impression d'être dans une ville étrangère, ou, mieux encore, jusqu'à ne plus comprendre ce qui se passe ou ce qui ne se passe pas, que le lieu tout entier devienne étranger, que l'on ne sache même plus que ça s'appelle une ville, une rue, des immeubles, des trottoirs.." On y est.
RépondreSupprimerDe la série des 10 photos "--> suite" qui suivent (suivront) "environnement (5)", c'est bien celle-ci qui..., merci Patrick
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